Un dessin pour guérir
Enfant ou adulte, la vie est ainsi faite que nous sommes régulièrement confrontés à des difficultés : petits ou gros soucis, maux du corps ou bien du cœur, personne n’est épargné. Chacune de ces étapes est une occasion de grandir un peu plus, d’apprendre à se connaître et parfois même de ces difficultés naissent de véritables révélations impliquant un avenir positif et épanoui. Et si le dessin pouvait nous aider dans nos chemins d’évolution ? Un dessin qui se voudrait guérisseur, moteur de transformation personnelle, vecteur de bien-être en somme : un allié pour grandir toute la vie !
Chaque problème a sa solution, je vous propose ici de trouver cette dernière au bout d’un crayon. Le pouvoir de l’intention est grand, le fait de mettre des mots sur les maux et des couleurs sur les douleurs1 fait appel à un inconscient puissant, ancré et véritablement bienfaiteur. Si on le fait avec honnêteté, ce temps de centrage peut avoir un impact nourrissant et guérisseur. Installez-vous confortablement avec votre matériel. Stylos, feutres, peintures, faites selon vos envies, parfois le plus simple est le plus efficace. Une fois fait, vous pourrez brûler le dessin, l’enterrer, l’afficher, l’archiver, laissez-vous guider par vos ressentis et ceux de vos bambins. Notez bien qu’aucune compétence dans le domaine n’est obligatoire et plus on sera dégagé de toute attente formelle, plus la dimension thérapeutique prendra sa place. Ce n’est pas une performance technique qui est attendue mais une expression sincère du cœur et de l’âme.
Pour une douleur physique
Dessinez votre corps en silhouette, debout, assis, en tailleur, etc. Si vous ne vous sentez pas à l’aise pour la dessiner, aidez-vous d’un modèle. Si c’est pour un enfant et qu’il n’a pas la capacité de le faire lui-même alors faites-le pour lui. Ensuite mettez de la couleur sur votre silhouette en fonction de vos besoins. Vous pouvez apporter de la chaleur avec du rouge ou du jaune, de la douceur en y mettant des fleurs, des plumes, de la légèreté avec des papillons, de la force avec du violet, etc. Vous pouvez aussi y ajouter des mots doux, positifs, d’encouragement, etc. Si vous dessinez un baume de guérison pour un mal de dos par exemple, centrez-vous afin de ressentir la douceur de votre baume ou invitez votre enfant à le faire.
Pour une situation
Dessinez une situation qui pose problème, par exemple : votre enfant souffre d’avoir peur de parler en public. Il pourra dessiner la scène : lui mal à l’aise au tableau. Après avoir parlé avec lui de ses difficultés et de ses besoins vis-à-vis de cette situation, il pourra redessiner la scène de manière résolue, positive, avec de belles couleurs, un grand soleil ou d’autres symboles de guérison2 et de bien-être. On peut aussi aller jusqu’à l’exagération, il se dessinera alors debout, sur son bureau, en classe chantant devant tout le monde sa poésie. Ce peut être aussi un cheminement de plusieurs dessins. Le dessin peut évoluer et être refait plusieurs fois jusqu’à que son auteur soit satisfait de la scène.
Dessiner sa colère pour en discuter
Si vous ou votre enfant êtes en colère, vous pouvez prendre le temps de la dessiner. Dans un premier temps, le fait d’extérioriser la situation, de l’exprimer par la mise en dessin est déjà bénéfique en soi. Ensuite cela peut être un très bon support de discussion amenant certaines fois à la résolution du problème. Si cela ne suffit pas, je vous invite à modifier le dessin ou à le refaire pour le rendre gai, heureux, positif.
Un crayon au bout des doigts et en route pour la joie
Prendre le pas sur les maux et les difficultés n’est pas une chose facile. Alors si la main et le cœur vous en disent, n’hésitez pas à tenter l’aventure de dessiner pour régler les conflits, guérir les bobos, avancer sur votre chemin d’évolution personnelle, n’hésitez pas non plus à inviter et à accompagner vos enfants à faire de même.
1 Art-thérapie, Mettre des mots sur les maux et des couleurs sur les douleurs, Johanne Hamel et Jocelyne Labrèche, Éditions Larousse poche (2010).
2 L’Art-thérapie évolutive, Marie-Odile Brêthes, Éditions Oriane (2015).