«No-poo»: prendre soin de ses cheveux autrement

Pour éviter les composants chimiques de bon nombre de shampoings que l’on trouve dans le commerce et redonner santé et beauté à ses cheveux, rien de tel que de se lancer dans la fabrication d’un produit de lavage naturel et, avec les enfants, remplacer le plus souvent possible l’étape tant redoutée du shampoing par un simple lavage à l’eau.
L’idée de cet article est venue suite à la lecture d’un billet écrit par Ophélie, auteure du blog Antigone XXI : « Le jour où j’ai arrêté de me laver les cheveux1 ». Ophélie y décrit par le menu comment elle a décidé de se passer de shampoing et de quelle manière elle prend désormais soin de ses cheveux.
Rappelons que les shampoings (non biologiques), comme la plupart des cosmétiques industriels, contiennent un certain nombre de substances à la fois nocives pour la santé et pour l’environnement, ce qui constitue une première bonne raison de s’en passer. On y trouve, par exemple, des perturbateurs endocriniens comme les phtalates et les parabens, incriminés dans la baisse de la fertilité masculine2, des silicones, polymères dérivés de la silice, potentiellement cancérogènes et suspectés d’interférer avec les fonctions hormonales3, du laurylsulfate de sodium (SLS), un tensioactif employé pour son fort pouvoir moussant, irritant pour la peau4, des dérivés d’hydrocarbures qui ne sont pas métabolisés par l’organisme ou encore du formaldéhyde, composé organique très volatil (COV) appartenant à la famille des aldéhydes, irritant et cancérogène pour les voies respiratoires et doté d’un fort pouvoir allergisant5.
Ajoutons à cela que certains de ces ingrédients ont comme effet immédiat d’agresser le cuir chevelu, notamment en en détruisant le sébum, ce qui va l’inciter à en produire davantage avec pour conséquence de rendre les cheveux plus gras plus vite, nous encourageant à les laver plus souvent, et ainsi de suite…
Une première solution est bien sûr d’adopter des shampoings composés d’ingrédients naturels et biologiques, respectueux de la nature et des besoins de nos cheveux. Ces produits présentent néanmoins un inconvénient : ils sont relativement onéreux. Alors pourquoi ne pas tout simplement se passer de shampoing en le remplaçant par un produit de lavage 100 % naturel, facile à réaliser soi-même avec des produits de base tout à fait abordables ?

«No-poo» »: mode d’emploi

La première étape consiste à espacer les shampoings. Si vous êtes adepte du lavage quotidien, ou presque, elle sera d’autant plus incontournable. Autre étape importante : le brossage des cheveux. Il doit être quotidien et peut facilement durer plusieurs minutes (tout dépend de la longueur des cheveux évidemment), ceci dans le but de répartir le sébum sur toute la longueur des cheveux et d’éviter ainsi qu’il reste concentré au niveau des racines uniquement (ce qui a tendance à faire regraisser les cheveux plus vite, tout en dessèchant les pointes). L’étape suivante va consister à remplacer le shampoing par un produit de lavage naturel, le fameux « no-poo » (pour « no-shampoo » : pas de shampoing).
Voici la recette proposée par Ophélie :

  • 2 cuillères à soupe (1 si cheveux courts) de bicarbonate de soude extra-fin ;
  • 2 cuillères à soupe de vinaigre de pomme ou de cidre (ou la même quantité de jus de citron) ;
  • 2 ou 3 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang.

Commencer par se brosser soigneusement les cheveux à sec. Puis, après avoir dilué le bicarbonate dans un peu d’eau pour en faire une pâte plus ou moins épaisse, appliquer la pâte ainsi obtenue sur les cheveux mouillés en massant le cuir chevelu, comme on procède habituellement pour un shampoing. La seule différence est que ça ne mousse pas. Rincer abondamment à l’eau avant de verser le vinaigre (ou le jus de citron) et l’huile essentielle d’ylang-ylang, préalablement dilués dans un verre d’eau (froide de préférence), sur les cheveux. On peut ensuite procéder à un rinçage plus ou moins long, voire ne pas rincer du tout, sans s’inquiéter de l’odeur de vinaigre, qui disparaît très rapidement.

Avec les enfants »: espacement des shampoings et lavage à l’eau

De plus en plus nombreux sont les parents qui renoncent à laver les cheveux de leur bébé, repoussant toujours davantage le premier shampoing, et préfèrent avoir recours à un simple rinçage à l’eau claire de temps à autre, ainsi qu’en témoigne Clémentine : « Nous n’avons jamais beaucoup lavé les cheveux de notre fils. Tout petit, il n’avait presque pas de cheveux et nous lui passions du savon d’Alep sur la tête comme sur le corps. Quand il a grandi, il a commencé à avoir très peur de la phase de rinçage des cheveux. Nous ne les lui lavions donc que lorsque c’était nécessaire, c’est-à-dire lorsqu’il y avait de la peinture, du feutre, de la pâte à modeler ou de la nourriture dedans, ce qui, maintenant qu’il a 2 ans et demi, n’arrive que très rarement. Nous avons donc, sans réellement nous en rendre compte, arrêté de lui faire des shampoings. En jouant dans son bain, il se mouille la tête, nous massons avec lui et cela suffit à ce qu’il ait les cheveux propres. »
D’autres parents se sont trouvés confrontés, un jour ou l’autre, au refus de leur enfant de passer par l’étape shampoing, ce pendant des périodes plus ou mois longues. Fanny raconte : « Depuis tout bébé, Joy rechigne à se laver les cheveux, à tel point que le bain a fini par devenir un calvaire. Impossible de lui laver les cheveux sans qu’elle pique une colère, se mette à hurler et à essayer de sortir du bain. » La solution est alors souvent, dans un premier temps, d’espacer les shampoings : « Nous sommes passés à deux shampoings par semaine, puis un seul, en utilisant une noisette de shampoing doux très diluée, rapporte Fanny. Les cheveux de Joy étaient magnifiques et les bains sans lavage de tête sont devenus une partie de plaisir. Depuis que j’ai découvert l’article d’Ophélie, j’ai décidé de ne les lui laver que lorsque c’est vraiment nécessaire, c’est-à-dire lorsqu’il y a de la peinture ou de la nourriture dedans. »

«No-poo»… ou rien du tout!

Zahia, qui confie n’avoir pas encore une grande expérience du non-shampouinage avec sa fille, déconseille néanmoins l’utilisation du « no-poo » avec la recette mentionnée ci-dessus : « Le bicarbonate et le vinaigre, ça pique fort et longtemps quand on en a dans les yeux. Alors, avec les enfants, cela me semble vraiment trop risqué.
En revanche, j’ai remplacé le shampoing hebdomadaire par un simple massage à l’eau et, franchement, on ne voit pas la différence. J’aurais même tendance à trouver les cheveux de ma fille plus beaux à la sortie du bain. » De la même façon, ses habitudes de savonnage pour le corps sont plutôt minimalistes : lavage à l’eau tous les jours, le savon pas plus de tous les trois jours, sauf activité salissante. « Je pense aussi que le mieux, pour les enfants, c’est… rien du tout ! confirme Ophélie. De l’eau, ça suffit amplement. Voici cependant une astuce au cas où un jour il faudrait utiliser un “no-poo”, un shampoing bio ou autre : les lunettes de piscine ! »


1 https://antigone21.com/2013/10/23/le-jour-ou-jai-arrete-de-me-laver-les-cheveux
2 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « Pathologies, perturbateurs du système endocrinien », janvier 2006.
3 Commission européenne, Regulation (EC) 1272/2008, Annexe VI, Table 3.2., Septembre 2009.
https://ec.europa.eu/growth/sectors/chemicals/classification-labelling_fr
4 Marrakchi S., Maibach H. I., « Sodium lauryl sulfate-induced irritation in the human face : regional and age-related differences », Skin Pharmacol Physiol., 2006 ;19(3):177-80. Epub 4 mai 2006.
5 http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0020/128630/Factsheet_indoor_chem_15_Dec_10_fr.pdf?ua=1

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