Le bonheur d’allaiter la nuit ou l’émerveillement d’une mère
Comme dans tous les domaines de la vie, il y a toujours la possibilité de voir les choses de différentes manières. Dans le cas des réveils nocturnes dus à l’allaitement, l’enjeu est le même. Selon le point de vue adopté, on peut passer du grand bonheur à la grande panique. Pour ma part, j’ai choisi le plaisir et l’émerveillement !
Je suis mère de trois enfants et pour chacun d’entre eux ce fut différent. Les allaitements n’étaient pas les mêmes, les joies et les difficultés non plus. Mais une chose est sûre, j’ai pris beaucoup de plaisir à chaque fois. Quand ils étaient nourrissons, chaque réveil était source de passion. Voir mon bébé blotti en mon sein, se régalant du nectar lacté, me remplissait de bonheur et de fierté à chaque fois !
Quand les moments en tête-à-tête se font rares
Le premier bébé, alors enfant unique, bénéficie de calme et d’une relation privilégiée avec ses parents et, pendant l’allaitement, avec sa maman. Pour ceux qui suivent, il en est souvent tout autrement. Pour notre fille, j’étais accompagnée de mon fils qui avait 2 ans à sa naissance. N’allant pas chez une nounou et son papa travaillant beaucoup, il était avec moi H 24. Les tétées calmes et reposantes que j’avais connues avec lui était loin de la réalité de sa sœur. Mais les réveils nocturnes de ma petite puce étaient un temps juste pour nous ! Un moment en tête-à-tête qui nous remplissait de plaisir. Je profitais alors un maximum de l’instant et cela m’a permis de ne pas être frustrée quant au rythme de la journée. L’équilibre était là et avec deux enfants aux besoins différents, je trouvais ma place et eux aussi !
Les révélations de la nuit…
La nuit tout est différent… L’ambiance n’est pas la même, l’intensité, l’énergie, les sons, c’est une autre réalité. Parfois après le réveil, pour certaines femmes, il n’est pas facile de se rendormir. Bien que l’allaitement ait cela de formidable qu’il permet de sécréter les hormones qui permettent de se rendormir, certaines fois, ce n’est pas si évident. Et dans ces moments-là, parfois, c’est le moulinet qui se met en route. Malgré la mise en place de stratégies pour apaiser mon mental et laisser place à un état méditatif, il m’est quand même souvent arrivé d’avoir des idées constructives et un certain nombre de mes écrits sont nés la nuit !
Quelle heure il est ?
À un moment donné, j’avais pris l’habitude de regarder l’heure et ce fut selon moi une erreur. Réaliser que je me réveillais toutes les heures et parfois même toutes les demi-heures me fatiguait et le simple fait de le savoir m’épuisait. Pour ma deuxième fille et troisième enfant, je me suis interdit de regarder l’heure et cette décision a beaucoup changé mon rapport à la fatigue. Le matin, je savais que je m’étais réveillée dans la nuit mais j’étais incapable de dire combien de fois et à quel moment et ça changeait beaucoup de choses pour moi.
On se réveille depuis la nuit des temps…
Bien sûr, il n’est pas toujours évident de se réveiller quatre, cinq ou dix fois dans une nuit et ce pendant parfois plusieurs semaines, mois ou années… Je ne vous cacherais pas que certaines fois, j’aurais préféré dormir plus longuement mais j’ai toujours eu le sentiment que j’étais « prévue » pour, que j’avais la « fonction réveil nocturne émerveillé » en moi. Dans l’histoire de l’humanité, les hommes et les femmes se sont toujours réveillés la nuit, pour entretenir le feu, pour veiller sur le bétail, pour s’occuper des plus jeunes ou des plus âgés, cela ne fait finalement pas longtemps à l’échelle de l’humanité que les humains n’ont plus de prédateurs et que le confort et l’organisation sociétale permettent de dormir comme on le fait de nos jours.
Le point de vue de l’amour
Après avoir fait fi des injonctions de la société, du regard des autres, des dires sur les nuits des bébés, mes enfants et moi avons largement tiré parti de ces années de lait. Percevoir l’allaitement nocturne sous l’angle de l’amour et de la passion fut un délice inoubliable.